En Allemagne aussi les fichiers scélérats passent mieux dans l’opinion si on leur donne un doux nom aux consonnances féminines. ELENA, dixit le blog Les dessous de l’Allemagne, c’est un fichier national des «mauvais salariés» (Elektronischer Einkommensnachweis: «preuve électronique de revenus»). Nombres d’heures de grève, légitimité ou non de celles-ci, rappels à l’ordre, raisons d’un licenciement (faute grave, refus d’obéissance, inadaptation, etc.)
Comme avec notre prochaine usine à gaz (le RNCPS), la justification de ce beau fichier n’est ni le terrorisme ni la pédophilie, mais une « simplification » des démarches administratives, un « avantage » pour les salariés. C’est aussi pour leur bien-être qu’on va donc y recenser leurs tendances à revendiquer. Pas étonnant que ELENA ait déjà été distingué(e) par nos copains des BBA en Allemagne: en 2008 pour le fichier en tant que tel, et en 2009 pour le Dr. Ursula von der Leyen, ministre de la Famille, des séniors, des femmes et des jeunes (ouf).