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Le Syndicat de la magistrature nous apprend que la CNCDH, la commission consultative sur les droits de l’homme, vient d’adresser à la France (avis du 4/02 .pdf) une sacrée piqûre de rappel. Cela fait près de 10 ans qu’après avoir ratifié la convention qui établissait la CPI (Cour pénale internationale), la Grande France est toujours dans les choux: elle n’a toujours pas adapté son droit pénal! C’est bien, devant l’ONU, de donner des leçons aux USA pour leur propension guerrière et pour, justement, s’opposer aux principes mêmes d’une CPI. Mais quand, dans le même temps, on tergiverse pendant dix ans, c’est tout aussi scandaleux. Sarko, Kouchner et leur clique risquent d’être hués fin mai en Ouganda, lors d’une conférence internationale qui va compter ses bons et mauvais élèves. (suite…)

* Robert Bourgi, 7/09/2009.

Voilà la réponse de Bruno Ben Moubamba, l’un des candidats de l’opposition au clan Bongo à l’élection présidentielle, à sa sortie d’une entrevue avec l’ambassade de France à Libreville (cf le blog de sa femme, mis en ligne le 8/09).

En jargon diplomatique, on l’appelle « APD » pour Aide publique au développement — ou encore « ODA », Official Development Assistance. Comprendre: l’obole que versent les pays riches au reste de la planète sous développée. Une somme débloquée par un club très prisé de 22 pays industrialisés. Destinataires : 152 pays, dont les 77 plus pauvres et les principales nations émergentes d’Asie et d’Amérique latine. Chaque opération, pour être comptabilisée dans l’APD, « doit avoir pour but essentiel de favoriser le développement économique et l’amélioration du niveau de vie des pays bénéficiaires de l’aide ».

Tous les ans, début avril, coiffé par l’Organisation pour le commerce et le développement économique (OCDE), le « club des 22 » divulgue ses chiffres. Chaque pays jongle pour les faire parler à sa guise. « La France respecte la parole donnée aux pays en développement », « La France se place au troisième rang des pays donateurs », « La France confirme l’Afrique comme zone d’intervention prioritaire », etc., disait-on au quai d’Orsay le 4 avril dernier.

Seuls les travaux minutieux de chercheurs indépendants, d’associations ou d’ONG comme Survie ou Coordination Sud (1), permettent de relativiser cet excès de générosité. Finalement, Survie estime que seulement 10% de l’aide bilatérale française (soit environ 4% de l’APD totale) est consacrée aux secteurs de base comme l’éducation, la santé ou l’adduction d’eau dans les villages. Et les pays les moins avancés ne reçoivent qu’entre 15% et 20% de l’aide totale. (suite…)