Articles Tagués ‘insurrection’

Les gesticulations politiques de David Cameron sont pathétiques. Le Prime Minister de Sa Majesté trouve donc que les soulèvements qui éclatent dans les principales villes britanniques depuis quelques jours, suite à la mort d’un jeune londonien sous les balles de la police, ont quelque chose à voir avec les réseaux sociaux et les textos échangés par Blackberry. Cette stupide déclaration de Cameron, la voici:

Nous travaillons avec la police, les services de renseignements (sic) et les industriels, à chercher s’il serait envisageable d’empêcher les gens de communiquer avec ces sites web (resic) et ces services lorsque nous savons qu’ils préparent des actes de violence, du désordre et du crime.

Stupide, car elle reprend quasiment les mêmes termes employés il y a tout juste un an, en aout 2010, par le très démocratique gouvernement de Sa Majesté… saoudienne.

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Jusqu'ici n°2 (clic pour PDF)

Le dernier numéro du bulletin Jusqu’ici (n°2) nous rappelle à quel point les manifestants sont toujours de très bons cobayes pour tester de nouvelles armes de maintien de l’ordre.

Nous évoquions l’an dernier, aux Etats-Unis, les camions anti-émeutes et leurs canons acoustiques qui donnent la nausée, testés en Irak et à Gaza, puis employés à grande échelle lors du contre-sommet du G20 de Pittsburgh — comme lors du coup d’Etat au Honduras en septembre 2009. Ces armes sont appelées « non létales » ou, dans une novlangue plus douce, « à létalité réduite » . Après le pistolet à impulsion électrique et le flash-ball, trop has been, une autre petite merveille du maintien de l’ordre high-tech est expérimenté discrètement au gré des conflits sociaux depuis 2006. La France n’a pas encore de canons LRAD qui font gerber. Elle préfère les « grenades assourdissantes ». Des armes qui ne sont pas conçues pour tuer, mais qui peuvent mutiler sans fioritures. (suite…)

source: Arrêt sur image

"Cela ne fait que commencer..." (Guardian, 11 nov)

«En Angleterre, quand il y a une manifestation, tout le monde s’en aperçoit.» C’est à peu près ce qu’aurait pu déclarer David Cameron, le « Thatcher Soft » qui dirige la Grande-Bretagne depuis le printemps dernier. En effet, les Anglais ne font pas de manif tous les jours, mais quand ils y vont, ça déménage. Imaginez le siège de l’UMP, rue La Boétie, envahie et attaquée par une cohorte d’étudiants qui pénètrent dans le hall en explosant la baie vitrée.

C’est ce qui s’est passé mercredi dernier à la tour Millbank, où le Parti conservateur a ses bureaux. Les étudiants viennent d’apprendre que les restrictions budgétaires qui vont toucher l’éducation (« education cuts ») entraîneront le triplement des frais d’inscription à l’université, pour atteindre jusqu’à 7.000£ par an (9000€). Alors que Nick Glegg, le vice-Premier ministre, avait promis le contraire, et voulait même les abolir! C’est ce même Clegg qui a promis d’en «finir avec la société de surveillance»

images publiées par london.indymedia – voir aussi cette vidéo de Russia Today

Villiers-sur-Marne, 2009 (arte.tv)

La question de la délinquance des jeunes fait à nouveau l’objet d’une vaste opération de com’ qui n’est pas sans rappeler la triste année 2005, qui se terminera par une série d’émeutes dans tout le pays. A cette époque, un député de l’UMP, Jacques-Alain Benisti, sortait de l’anonymat avec un rapport devenu fameux qui préconisait pour la première fois la « détection précoce » des enfants turbulents pour leur éviter la case prison dans leur adolescence. C’est cette même année que l’Inserm, l’institut public de recherche médicale, publiait une « revue d’études » sur la question, en prenant le partie de traiter la question là aussi sous l’angle « prédictif ».

Le 14 octobre 2010, le gouvernement organisait les premières « Assises de la prévention de la délinquance juvénile » (sic). Le 4 novembre,  Jean-Marie Bockel, le sous-ministre à la Justice, sortait un nième rapport sur la question. Comme par hasard, aujourd’hui même 10 novembre, Bockel doit faire mousser son « rapport » à Villiers sur Marne, fief de Bénisti… Pour régler la question « jeunes », les vieilles ritournelles prennent toujours le dessus. Voici quelques notes discordantes et deux documentaires à ne pas manquer.

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Paris, 16 octobre (reuters)

C’est en effet la question cruciale qui nous brûle les lèvres après dix jours de spéculations, de démentis puis d’éléments probants visant à accréditer la thèse de la présence d’agents provocateurs de la police au sein des manifestations. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer le rôle de policiers en civil « infiltrés » — officiellement pour repérer les « ultras » qui se mèleraient aux manifs pour casser du flic et des vitrines. Non, cette fois la question est plutôt de savoir si ces « infiltrés » ne jouent pas un double jeu au point de provoquer les affrontements.

Bernard Thibault (dans Libération mercredi) et Jean-Luc Mélanchon un peu plus tôt (rebelote mardi) ont repris ces accusations cette semaine. Mais surprise : le ministre Hortefeux ne veut pas porter plainte en diffamation. Pourtant le même premier flic de France a été moins timide cet été — sans que ça fasse la Une — en assignant deux sites internet qui avaient eu la facheuse idée de contredire la version officielle. C’était suite à l’affaire du braquage du casino d’Uriage, dans l’Isère, et de la révolte qui s’en est suivi dans un quartier populaire du sud de Grenoble. (suite…)

La Villeneuve, 16 juillet (source daubé)

Le 30 juillet le président Sarkozy en personne viendra à Grenoble non pas pour inaugurer un pôle high-tech ou une nouvelle patinoire olympique, mais pour introniser le nouveau préfet de l’Isère. L’ancien a été sacrifié après les récentes émeutes de la Villeneuve qui ont suivi la mort d’un jeune braqueur et le bouclage intégral du quartier par les robocops de la police française. La dernière livraison du site Pièces et main d’oeuvre (La Villeneuve, c’est la technopole), qui connaît bien la région, met en exergue une citation du maire Michel Destot piochée dans Le Monde: «Nous avons été les pionniers dans de nombreux domaines, nous pouvons désormais l’être dans le traitement de ce nouveau fléau qu’est celui de la délinquance urbaine».

Inquiétant de voir le premier édile de Grenoble, lui même ingénieur et docteur en physique nucléaire, vouloir utiliser ce quartier Sud de la ville comme un laboratoire. La Villeneuve, il se trouve que l’auteur de ces lignes y a passé une partie de son enfance, dans les années 70. Et le côté « expérimental » de ce quartier n’avait encore rien à voir avec un quelconque traitement scientifique de la délinquance. (suite…)

Bachelot devant la "bête" de Thales

Début juin, sports et technologies ont vécu une belle histoire de « convergence ». S’il est question de «simulation», rien à voir avec le foot. C’est le rugby qui s’est sacrifié : le groupe Thales a monté une opération de communication millimétrée avec le concours du ministère de la Santé (et des Sports) et de la Fédération française de rubgy (FFR), pour présenter le «simulateur de mêlée M-REX», une petite «révolution scientifique et technologique qui permet d’allier la sécurité pour la santé des joueurs et la performance sportive». En prime, Thales s’est offert la présence des joueurs du XV de France, venus faire un peu de figuration pour Roselyne Bachelot. Mais derrière l’inoffensif M-REX, il y a d’autres programmes experts pour apprendre à dompter les sauvageons lors de prochaines guérillas urbaines!

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Grenoble, 1er mai (indymedia)

Grenoble, 1er mai (photos grenoble.indymedia.org)

Après les slogans, les actes. «Aujourd’hui 1er mai, 10 heures du matin, place de la Gare. Il pleut. Peu de gens sont venus pour manifester. Peut-être 2 ou 3 milles personnes. Derrière le cortège de la CNT, une bonne centaine de personne forme un cortège festif et coloré contre la vidéosurveillance. Masques, perruques, confettis, nez de clown, instruments de percussions… (…).

C’est lorsque le cortège arrive à l’embranchement de Jean Jaurès et du cours Berriat que commencent véritablement les festivités. A cet endroit se trouve une des nouvelles caméras installées par la mairie. Très rapidement, les banderolles forment un cercle de protection autour de la caméra. Le cortège se place au milieu des banderolles. Une échelle est alors posée contre le poteau qui tient la caméra. Une personne monte alors avec un marteau. Il lui suffit de quelques coups pour que le dôme vole en éclat, et que la caméra qu’il contient se retrouve par terre. Aplaudissements et hourras partout autour !» (source grenoble.indymedia.org)

Une 2ème caméra dôme sera mise hors d’état de nuire dans la foulée. A la suite de la manif  — dispersée avec violence, normal, qui mènera au moins un manifestant à l’hosto — une personne sera gardée à vue pour cette «destruction». La sabotage, c’est pas bien? Destruction de bien public, c’est dans le code pénal. Surveillance illégale et illégitime provenant d’une personne dépositaire de l’autorité publique, pas encore aussi clairement. CQFD. (cf nos billets sur le métro et le tramway parisien)

Source

(Archives lambda : Tarnac vu du ciel — et ses moutons noirs placés sous surveillance électronique).

Voici l’extrait d’un documentaire en préparation sur les manifestations qui se sont déroulées en marge du sommet du G20 en Pennsylvanie (cf notre précédent billet sur l’emploi d’armes ultrasoniques d’inspiration militaire). Ces images ont été tournées près de l’université par une équipe de vidéastes indépendants, n’appartenant à aucun média, affiliés au réseau informel Indymedia (notamment ceux de Pittsburgh et de Chicago). Tous réunis autour du projet «Democracy 101». Ce premier montage fait environ 30 minutes.

(voir en grand format)