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Les « fauteurs de trouble » qui sévissent lors des principaux sommets internationaux font l’objet d’une attention toute particulière de la part des vénérables institutions de l’Union européenne. Il y a quelques mois, avant le sommet du G8 de Deauville, j’avais eu l’occasion de raconter comment les pays membres, via le Conseil des ministres et ses différents groupes d’experts policiers, entendaient créer une base de données croisée pour cibler les troublemakers habitués aux rassemblements anticapitalistes. Statewatch, ONG britannique en pointe sur ce dossier, révèle aujourd’hui un autre volet de cette coopération policière. (…)

Si les fichiers policiers ont le vent en poupe, le recours aux méthodes plus traditionnelles de répression policière restent encore d’actualité. C’est l’objet d’une autre analyse passionnante de Statewatch, livrée en février dernier (document PDF en anglais), sur des commandos de flics infiltrés pour surveiller ce qui est appelé ouvertement les « euro-anarchistes ».

L’affaire Carlo Giuliani est officiellement close depuis le 24 mars 2011. Ce jeune manifestant italien est mort il y a dix ans, le 20 juillet 2001, lors des affrontements entre altermondialistes et police antiémeute italienne en marge du triste sommet du G8 de Gênes — quelques jours après que Berlusconi ne revienne au pouvoir. La Cour européenne des Droits de l’homme (CEDH), après un premier verdict plutôt favorable à la victime en 2009, vient au contraire de donner raison aux robocops italiens.

Mais cet arrêt du 24 mars a été contesté au sein même de la CEDH. Pas moins de trois «opinions partiellement dissidentes» (c’est le terme juridique) ont été émises le même jour. Ces trois avis minoritaires affirment au contraire que l’Italie a bien violé l’article 2 de la Convention (dit « droit à la vie »), en n’ayant pas suffisamment respecté les procédures pour éviter la mort du jeune manifestant. Sans parler du fait que la jeep d’où est parti le coup de feu a ensuite roulé allègrement sur le corps du jeune activiste.

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Rome, 22 décembre (© Amos Farnitano)

Les dernières manifs étudiantes en Italie n’ont pas plu au Cavaliere. Après avoir échappé à une motion de censure mi-décembre, Berlusconi et ses ministres préparent une arme secrète qu’envieraient Sarko et sa bande à Paris. L’idée est d’appliquer à l’activisme politique et syndical le même traitement qu’aux tifosi, les supporters de foot.

Depuis l’année dernière, pour écarter ses hooligans les plus violents — qui sont souvent les plus fachos —, Rome a mis en place une « carte du supporter » (tessara del tifoso), obligatoire pour se rendre au stade tous les dimanche. Pour l’obtenir, il faut d’abord montrer patte blanche: la police fouille dans ses fichiers et la moindre trace de violence aux abords d’un stade, même datant de plusieurs années, peut suffire pour lui refuser la carte.

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