C’est en effet la question cruciale qui nous brûle les lèvres après dix jours de spéculations, de démentis puis d’éléments probants visant à accréditer la thèse de la présence d’agents provocateurs de la police au sein des manifestations. Il ne s’agit pas seulement de dénoncer le rôle de policiers en civil « infiltrés » — officiellement pour repérer les « ultras » qui se mèleraient aux manifs pour casser du flic et des vitrines. Non, cette fois la question est plutôt de savoir si ces « infiltrés » ne jouent pas un double jeu au point de provoquer les affrontements.
Bernard Thibault (dans Libération mercredi) et Jean-Luc Mélanchon un peu plus tôt (rebelote mardi) ont repris ces accusations cette semaine. Mais surprise : le ministre Hortefeux ne veut pas porter plainte en diffamation. Pourtant le même premier flic de France a été moins timide cet été — sans que ça fasse la Une — en assignant deux sites internet qui avaient eu la facheuse idée de contredire la version officielle. C’était suite à l’affaire du braquage du casino d’Uriage, dans l’Isère, et de la révolte qui s’en est suivi dans un quartier populaire du sud de Grenoble. (suite…)