Articles Tagués ‘sciences’

tiré du doc "le temps des biomaitres"En plongeant dans les quelque 2.000 câbles diplomatiques publiés à ce jour via Wikileaks, un peu moins de 1% des 250.000 documents détenus [1], nous sommes tombés sur un compte-rendu de l’ambassade US à Pékin fin 2009. Il est question de diverses recherches « sensibles » engagées par l’Académie des sciences de Chine populaire. Entre fusion nucléaire, nanomatériaux, détection d’explosifs et « téléportation quantique » (sic), un chapitre évoque une technique d’identification biométrique totalement furtive — identifier une personne à son insu —, grâce à sa démarche. L’idée de détecter la « signature pédestre » d’une personne pour la reconnaître a déjà fait l’objet de recherches au Royaume-Uni. La biométrie furtive se porte bien.

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Bachelot devant la "bête" de Thales

Début juin, sports et technologies ont vécu une belle histoire de « convergence ». S’il est question de «simulation», rien à voir avec le foot. C’est le rugby qui s’est sacrifié : le groupe Thales a monté une opération de communication millimétrée avec le concours du ministère de la Santé (et des Sports) et de la Fédération française de rubgy (FFR), pour présenter le «simulateur de mêlée M-REX», une petite «révolution scientifique et technologique qui permet d’allier la sécurité pour la santé des joueurs et la performance sportive». En prime, Thales s’est offert la présence des joueurs du XV de France, venus faire un peu de figuration pour Roselyne Bachelot. Mais derrière l’inoffensif M-REX, il y a d’autres programmes experts pour apprendre à dompter les sauvageons lors de prochaines guérillas urbaines!

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Mardi 23 février avait lieu à Paris — dans la cossue Maison de la Chimie, et non à la Villette comme prévu initialement — le « débat de clôture » de la CPDP sur les nanotechnologies. Les dernières réunions ont été soit annulées, soit recluses dans de discrets bunkers, le tout filmé pour être diffusé sur internet.

Ce soir-là, c’était sur invitation, dans le quartier des ministères (rue Saint Dominique), avec devant la porte deux fourgons de CRS, vigiles et filtrages à l’entrée. Quelques jours avant, les organisateurs de cette mascarade « démocratique » (des prestataires privés comme I&E Consultants) ont été pris la main dans le pot de confiture, en train de constituer des petits dossiers, photos en couleurs à l’appui, pour identifier et refouler les « perturbateurs ». De leur côté, ces mêmes perturbateurs animaient un « autre débat public », près de la Villette justement, et préparaient deux actions pour le lendemain dont l’une au siège de Thalès (ou TaLaisse, au choix) . «Nous avons saboté la campagne de promotion de la CNDP, et nous n’en resterons pas là !» (suite…)

Paris, Prefecture de police (jet 2010)C’est un peu l’histoire d’un repenti. Peter Kovesi, un ingénieur en informatique de l’université de Crawley, en Australie, avoue avoir été «frustré pendant des années à tenter d’aider la police à identifier des individus à partir d’images de vidéosurveillance». Il est presque d’accord avec le gouvernement français: pour lui le terme «caméra de surveillance» (security camera) n’est plus approprié. En fait ce serait plutôt de la vidéotransparence, dans le sens où les caméras s’avèrent «legally blind, or nearly so» — «aveugles juridiquement, ou presque». Une vrai tuile pour Brice Hortefeux et son grand chef, pour qui l’efficacité de la vidéosurveillance n’est plus à démontrer. Mais alors si le seul intérêt policier de ces dispositifs — reconnaître et identifier des visages — n’est même plus garanti, à quoi sert la toute fraîche proposition de loi de JF Copé, qui cherche à interdire quiconque de dissimuler son visage pour échapper aux caméras espionnes? (suite…)

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[UpdateFin de partie! Les 3 derniers débats —Nantes le 9, Montpellier le 16 et Paris le 23— sont annulés!]

Nous recevons des nouvelles du dernier barnum organisé par la Commission du débat public (CNDP) sur les nanotechs, qui se déroulait à Orsay, le 26 janvier, et qui a été purement et simplement annulé. C’est là que doit s’installer le futur « pôle » Nan’Innov. Ce 26 janvier, il devait s’agir de causer « convergences NBIC ». De quoi? NBIC: nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives. Tiens donc, c’était le sujet de notre billet d’hier sur la neuropolice.

Bref, après Grenoble, Lyon et Marseille: débat annulé. Ou plutôt débat «transféré» sur internet. Raison invoqué: des «dégradations» qui ont eu lieu avant le meeting. En fait: de simples tags… On se serait trompé de bombes? Pour donner leur visioconférence, l’armada d’experts et de technocrates se sont réfugiés dans un hôtel Novotel, «perdu en pleine zone industrielle de Massy-Palaiseau», indiquent des témoins (gênants). «Sur les coups de 20h, ces derniers entrent dans l’hôtel [et] en plus des quelques vigiles, c’est une puis deux équipes de la BAC qui déboulent dans le hall prêt à intervenir, plus tard un fourgon les rejoindra, au total plus d’une vingtaine de flics quadrillent la salle du débat. (…) Un petit conseil aux camarades de Montpellier et Nantes (prochaines villes étapes du débat pipeau), surveiller les Novotels du coin, la CNDP aime s’y réfugier…»

Prochain rdv parisien: Le « débat final » à la Vilette, mardi 23 février, est donc annulé.

nanotechno1Une série de «débats publics» est organisée à partir du 15 octobre « sur les conditions de développement et de régulation des nanotechnologies ». C’est le grand classique de la stratégie de «l’acceptation», à savoir entretenir un semblant d’échange dit « démocratique », pour mieux faire avaler les couleuvres et rendre « acceptable » des décisions déjà prises. «Participer, c’est accepter», tranche le groupe Pièces et main d’oeuvre (PMO), dans son 16ème bulletin Aujourd’hui le nanomonde. Et qui retrouve-t-on comme grand ordonnateur de ce « débat public », sous la houlette d’une commission désignée et financée par l’Etat? La société I&E Consultants, experte en «stratégies d’opinion» (sic), que tout le monde connait sans le savoir. PMO rappelle en effet que I&E est la perle rare qui a gagné l’appel d’offres lancé il y a un an par les ministères de l’éducation et de la recherche et visant à repérer les «lanceurs d’alerte» et prévenir les «risques d’opinion».

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