Articles Tagués ‘vidéosurveillance’

Ballons rebelles

Publié: 23/01/2011 dans A l'arrache
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Dimanche 16 janvier, Souriez vous êtes filmés, fière de ses quinze ans de loyaux sévices infligés aux caméras de vidéoflicage, organisait une séance de voeux un peu particulière. Devant la place de la Sorbonne, et sous l’une des nouvelles caméras dômes du plan « 1000 caméras » concocté par la mairie de Paris et la préfecture de police, un dispositif artisanal est venu perturber joyeusement le champs de vision de l’objectif inquisiteur. (Expérience tentée, il est vrai avec plus de succès, à Lyon en 2005.)

tiré du doc "le temps des biomaitres"En plongeant dans les quelque 2.000 câbles diplomatiques publiés à ce jour via Wikileaks, un peu moins de 1% des 250.000 documents détenus [1], nous sommes tombés sur un compte-rendu de l’ambassade US à Pékin fin 2009. Il est question de diverses recherches « sensibles » engagées par l’Académie des sciences de Chine populaire. Entre fusion nucléaire, nanomatériaux, détection d’explosifs et « téléportation quantique » (sic), un chapitre évoque une technique d’identification biométrique totalement furtive — identifier une personne à son insu —, grâce à sa démarche. L’idée de détecter la « signature pédestre » d’une personne pour la reconnaître a déjà fait l’objet de recherches au Royaume-Uni. La biométrie furtive se porte bien.

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(Images Jet Lambda / Musique René Binamé)

Fin novembre, le collectif « Ploërmel sans vidéo » organisait une petite virée champêtre en vélo à la découverte des 21 caméras de surveillance qui quadrillent cette ville de 9000 habitants (lire ci-dessous). Sacrée aux Big Brother Awards en 2006, la commune était à l’époque tenue d’une main de fer par l’ancien para et pote de Chirac Paul Anselin. Il perdra les élections de 2008 notamment à cause de son entrain trop prononcé à vouloir transformer sa ville en laboratoire de l’insécurité de la campagne bretonne. La nouvelle municipalité a mis deux ans à réactiver les caméras après un « audit » et un « redéploiement ».  (suite…)

Une équipe de Bakchich TV était présente mercredi soir pour accompagner une action pacifique dans le métro parisien (tout comme Bastamag et bien d’autres). But de l’action: informer les passagers sur ces fameux écrans géants qui pullulent depuis quelques mois en quête de « bouts de cerveaux disponibles ». Autocollants, peintures et marqueurs ont été utilisés pour attendre une quinzaine de stations et près de 120 panneaux (soir un tiers du parc actuellement installé…). La RATP prévoit d’en disséminer plus d’un millier d’ici quelques mois. Cela fait des années que ces écrans sont dénoncés par des associations, des anti-pub aux anti-Big Brother, pour leurs capacités à capter encore plus l’attention des voyageurs tout en traquant leurs comportements. (suite…)

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La nième loi sur la sécurité intérieure (LOPPSI-2), dont l’examen en 2ème lecture à l’Assemblée a été repoussé à la mi-novembre, fait un beau cadeau aux entreprises privées de sécurité. Ce n’est pas une surprise, mais l’objectif numéro un des restrictions budgétaires dans la sécurité publique est de multiplier le recours aux technologies, sans aucun gage d’efficacité, tout en ouvrant un boulevard aux big boss de l’industrie sécuritaire.

Apparu en séance le 9 septembre au Sénat, un amendement du gouvernement (387 rectifié) a créé le CNAPS, le «Conseil national des activités privées de sécurité». Et c’est Brice Hortefeux qui l’annonce aux Sénateurs, sans se cacher: «Je vous le précise, c’est à la demande des entreprises elles-mêmes que nous formulons cette proposition, qui va, me semble-t-il, dans le bon sens.» En attendant, le porte-flingue de l’UMP Eric Ciotti a déjà proposé des amendements que lui ont été soufflé par les principaux lobbies du secteur, comme le Syndicat national des entreprises de sécurité (SNES), une branche du MEDEF. (suite…)

C’est un jeu de pistes, organisé par Souriez vous êtes filmés le 11 septembre dernier à Paris, qui nous a mené jusqu’aux vitres fumées de la Hadopi, sise au 4 de la rue du Texel (Paris 14ème). La « Haute autorité pour la dissimulation des opérations de propagande sur internet » — ou quelque chose dans le genre… — est sous les feux de la rampe. Elle s’apprête à envoyer ses premières missives de menaces aux vilains pirates. Si de mauvais joueurs pensent déjà à saturer le futur site internet hadopi.fr et les boîtes mail de l’institution, la boite aux lettres du siège, situé dans un discret bâtiment près de la place de Catalogne, attend vos lettres enflammées avec impatience (« publicité, oui merci »: véridique).

Alors oui, le jeu de pistes était destiné à découvrir les futures caméras de surveillance de la capitale. Mais quel rapport entre la Hadopi et la vidéosurveillance? Réponse: Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la commission de « protection des droits » de la Hadopi, et aussi membre d’un funeste «comité d’éthique de la vidéoprotection», créé à Paris en 2009 pour faire accepter la présence des caméras.  (suite…)

La révolution numérique contamine enfin le merveilleux monde des poupées Barbie! La nouvelle killer-app du groupe Mattel, Barbie Video Girl, est une vraie poupée-caméra. Elle ne filme pas encore en HD (résolution très limitée: 320 x 240 pixels), mais elle est vendue avec un logiciel de montage — et surtout, elle peut servir de webcam. En 2009, les nouveautés laissaient un goût de déjà vu (Barbie Princesse Mousquetaire, Barbie jolie mariée, Barbie promène son chien, Barbie dans sa résidence secondaire…). Mais cette année, Mattel sort la grosse artillerie pour niquer la méchante Bratz, la grande rivale créée par un ex-cadre de Mattel en 2001. Un groupe qui ne perd pas le Nord, puisque son autre filiale Ficher Price met le paquet sur une sorte d’objet hybride entre une console DS et un iPhone, histoire d’accoutumer les tous petits à faire-comme-papa-maman le plus tôt possible — Fisher Price est dédié aux moins de 6 ans!

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Les déclarations du maire de Nice Christian Estrosi, en service commandé par l’Elysée pour répandre un peu de braise sécuritaire au coeur de l’été, ont été aussitôt prises au vol par certains maires PS, bien qu’écartelés entre « tenants » et « timides » du vidéoflicage. C’est particulièrement le cas à Lille, la ville de la première secrétaire Martine Aubry, accusée de «laxiste» par Estrosi. A Lille, il n’y a pas de  vidéosurveillance «dans la rue», mais un reportage de France 3 nous dit que tout va bien : 6.000 caméras sont déjà à l’œuvre, dont les trois-quart aux abords de bâtiments publics. «Que le ministre se rassure, [à Lille] on est quand même filmé une bonne partie de la journée…» (France 3).

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«Ainsi, en l’état actuel des données, relier directement l’installation de la vidéosurveillance et la baisse de la délinquance est pour le moins hasardeux. Si l’on compare, par exemple, l’évolution de la délinquance de voie publique entre Lyon, qui a fortement investi dans ce domaine, et Villeurbanne, où la commune n’a pas souhaité s’y engager, on observe que la baisse est la plus forte dans la commune qui ne bénéficie d’aucune caméra de voie publique».

Les réfractaires au videomirage

A Lyon aussi les caméras font « bing ». Pas pour la même raison qu’à Grenoble. Ce constat est extrait d’un rapport de la Cour des comptes de la région Rhone-Alpes sur la sécurité publique à Lyon depuis 2003. La guerre des mots autour de l’efficacité de la vidéosurveillance a déjà été maintes fois exposé ici. Déjà le fameux vrai-faux rapport d’impact qui avait fuité dans Le Figaro nous a bien chauffé les oreilles. Et ils y croient encore, au Figaro (cf leur carte des «villes encore réfractaires» ci-contre).

Comme on ne va pas se répéter, lire au sujet du fiasco lyonnais l’analyse de Laurent Mucchielli (12/7) et le billet de Bug Brother (28/7).